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EIRL ou EURL : quel statut choisir en 2024
EIRL ou EURL ?
Création d'entreprise

EIRL ou EURL:
quel statut choisir en 2024

Mis à jour le 07/03/2024

Dans le cadre d’un projet de création d’une entreprise, un entrepreneur peut être amené à devoir choisir entre plusieurs formes juridiques d’entreprises, et c’est le cas entre le statut de l’EIRL et celui de l’EURL.Toutefois, avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de prime abord de donner une information capitale concernant le statut juridique de l’EIRL oude l’entrepriseindividuelle à responsabilité limitée.
En effet, depuis la loi du 14 février 2022, le gouvernement français a interdit la création de nouvelles EIRL. Ce statut juridique a laissé place au statut unique de l’entrepreneur individuel.

Ainsi, nous allons plutôt nous focaliser sur les différents éléments destinés à comparer ce statut unique et l’EURL ou l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée. Pour ce faire, il convient de présenter les points essentiels de chaque statut tout en fournissant divers conseils pour pouvoir bien choisir.

Les nouveautés apportées par le statut unique de l’entreprise individuelle (remplaçant l’EIRL)

Patrimoine personnel de l’entrepreneur individuel : protection assurée

 

On parle ici de l’une des importantes innovations de cette forme juridique. Cela veut dire que tous les entrepreneurs individuels pourront désormais bénéficier de la séparation de leur patrimoine personnel et professionnel.

Ainsi, il s’agit d’une spécificité qui n’est plus réservée uniquement aux indépendants ayant décidé de se tourner vers le statut de l’EIRL. On parle alors d’une séparation ne nécessitant plus d’accomplir aucune déclaration ni aucune démarche spécifique.

En outre, grâce à cette nouvelle disposition, il faut noter que l’entrepreneur individuel verra sa responsabilité n’être limitée qu’aux biens affectés à son activité professionnelle. D’une manière plus concrète, cela veut dire que les créanciers professionnels pourront uniquement effectuer une saisie sur les biens nécessaires à l’entreprise individuelle dans le cas d’un défaut de paiement (protection du patrimoine personnel en cas de difficultés financières).

NB. Tout principe souffre d’exceptions, et en voici trois :


- Patrimoine personnel saisissable par les créanciers non professionnels ;
- Protection inexistante du patrimoine personnel en cas de non-paiement des charges sociales ou en cas de fraude fiscale ;

- La séparation des patrimoines peut être renoncée par l’entrepreneur individuel
(demande de la banque dans le but de valider une demande de prêt par exemple).

Choix relatif à l’impôt sur les sociétés (IS) envisageable

 

Actuellement, le fait de pouvoir opter pour l’IS est ouvert à tous les entrepreneurs individuels, sauf ceux qui ont décidé de se tourner vers le régime de la micro-entreprise. Afin de choisir une imposition à l’IS, il convient simplement d’adresser une demande (par courrier au service des impôts des entreprises) relative à l’assimilation à une EURL avant la fin du troisième mois d’exercice de l’activité professionnelle.

Le choix à effectuer entre les statuts juridiques de l’EI (remplaçant l’EIRL) et de l’EURL

Quelques éléments de base à prendre en considération

 

Un projet de création d’une entreprise peut se concrétiser en se tournant vers deux solutions différentes. La première consiste à exercer en nom propre en constituant un statut unique de l’entreprise individuelle, et la seconde solution réside dans le fait de créer une société unipersonnelle (EURL ou SASU par exemple).

Il faut donc se mettre à l’esprit que ce choix n’est pas sans conséquence. En effet, d’une part, l’entrepreneur crée une personne morale à part entière pour l’exploitation de son activité professionnelle, et d’autre part, il en a décidé autrement en choisissant de ne pas le faire.

De plus, il faut tenir compte de divers autres éléments importants tels que le régime d’imposition de l’entreprise, sa gestion juridico-administrative, ses obligations en matière de comptabilité, son imposition des bénéfices, etc.

Pourquoi se tourner vers la création d’une EURL plutôt qu’à celle d’une EI ?

 

Le statut de l’EURL n’a pas grand-chose à envier au statut unique de l’entreprise individuelle. En effet, il dispose de nombreux atouts qui font de lui une forme juridique assez prisée de nos jours. D’abord, à l’instar de l’EI, l’associé unique peut aussi bénéficier de l’imposition des bénéfices à l’IS et sa responsabilité sera limitée au montant de ses apports au capital social de l’entreprise.

Aussi, le gérant associé ne sera imposé aux cotisations sociales qu’en fonction des rémunérations qu’il perçoit dans le cas où l’EURL serait imposée à l’IS.

En outre, dans le but d’apporter une certaine optimisation à la fiscalité personnelle de l’associé unique, il est possible pour celui de pouvoir arbitrer entre rémunération et dividendes. Il est également important de noter que l’accueil de nouveaux associés pourra s’effectuer sans aucune difficulté apparente en EURL.

Pour ce faire, il sera nécessaire de réaliser une cession de parts sociales et/ou de procéder à l’augmentation de capital.

NB. Il faut noter une grande différence entre l’EURL et l’EI concernant la cession partielle de l’entreprise. En effet, l’associé unique peut céder partiellement son entreprise, ce qui n’est pas du tout envisageable en EI qui ne peut être vendue qu’en intégralité. Enfin, un dernier avantage à évoquer concernant l’EURL est le fait de pouvoir imputer dans un compte courant d’associé rémunéré une partie des sommes disponibles mises à la disposition de l’entreprise.

Les éléments permettant de favoriser l’EI au statut de l’EURL

 

Comme il a été déjà susmentionné plus haut concernant les nouveautés apportées par le statut unique de l’entreprise individuelle, celui-ci peut également présenter plusieurs avantages tous aussi intéressants les uns que les autres. Les atouts à retenir parmi les nombreux qui ont été énumérés plus tôt sont les suivants :


- La facilité relative à la constitution d’une EI (grâce notamment à l’absence de dispositions statutaires) ;
- Inexistence des réunions d’assemblée générale ainsi que des décisions de l’associé unique ;
- Le fait de pouvoir exercer sous le régime de la micro-entreprise ;
- Des règles de fonctionnement assez faciles à comprendre (séparation s’effectuant de droit quant au patrimoine personnel et professionnel, non-obligation d’ouvrir un compte bancaire professionnel, sauf pour le cas des commerçants) ;
- À l’instar de l’EURL, l’entrepreneur individuel en EI peut opter pour l’IS pour une durée non définie ;
- En EI, il est aussi possible d’optimiser efficacement la situation fiscale personnelle de l’entrepreneur individuel en procédant à des arbitrages entre dividendes et rémunération.

NB. Pour le cas de se placer sous le statut de la micro-entreprise, il faut savoir que pour une EURL, cette possibilité ne pourra pas exister tant que l’associé unique ne soit pas en même temps gérant et associé unique.

En fin de compte, il faut préciser que depuis l’entrée en vigueur du nouveau statut de l’entreprise individuelle, le fait de choisir entre celle-ci et l’EURL doit être conditionné à une question décisive : « sera-t-il possible d’intégrer de nouveaux associés à l’entreprise ? ». Aussi, il faut souligner que la création d’une EURL est conditionnée par une gestion administrative assez conséquente et lourde que celle d’une entreprise individuelle (obligations comptables et juridiques).

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Auteur des articles Nathan ROTHMAN

Nathan ROTHMAN

CEO/ DIRECTEUR GÉNÉRAL

Passionné par l’entreprenariat, j’ai accompagné de nombreux entrepreneurs dans le parcours de création d’entreprise pendant plus de 10 ans. J’ai monté de nombreuses startups à succès et souhaite me concentrer dans le développement et l’expérience utilisateur au sein des Tricolores.

Les Tricolores est une société numéro 1 de la domiciliation à Paris et dans toute la France ainsi que les formalités juridiques.

Questions/Réponses

Quelles sont les exceptions à la protection du patrimoine personnel en cas de difficultés financières ?

Tout statut juridique permet désormais de protéger votre patrimoine personnel en cas de dettes financières rencontrées par votre entreprise. C’est le cas notamment des entreprises individuelles (EI) qui permettent d’avoir un patrimoine professionnel soumis à une affectation depuis le 15 mai 2022. Cette séparation reste effective, même si l’entrepreneur individuel est soumis ou non au régime micro (dédié à un micro-entrepreneur ou à un auto-entrepreneur).

Le statut de l’auto-entreprise permet en effet de bénéficier de formalités simplifiées pour créer une entreprise. Ainsi, le patrimoine personnel du dirigeant ne peut plus être mis en jeu pour rembourser les créanciers. Cependant, l’insaisissabilité de ces biens personnels peut être levée si le chef d’entreprise avait été condamné pour fraude fiscale ou aurait manqué à ses obligations fiscales et sociales. 

Il s’agit ici d’une première exception à la protection du patrimoine personnel. Avant cette date, en cas de dettes, l’entrepreneur individuel acceptait d’engager ses biens personnels pour payer les créanciers, à moins qu’il remplisse une déclaration d’insaisissabilité pour son patrimoine immobilier et foncier. En outre, pour les dettes contractées avant le 15 mai 2022, celles-ci peuvent être réglées sur la totalité du patrimoine puisqu’il n’y avait pas encore de séparation (seconde exception à la règle). 

Par ailleurs, les autres formes juridiques telles que l’EURL, la SARL (société à responsabilité limitée), la SASU ou encore la SAS (société par actions simplifiée) permettent d’avoir une personne morale distincte non rattachée à une personne physique. Mettre à l’abri l’ensemble des biens personnels est possible en définissant un capital social sur lequel l’entrepreneur accepte de s’engager (responsabilité limitée en fonction des apports en capital). 

Toutefois, dans la pratique, l’étanchéité entre les patrimoines n’est pas toujours garantie. Si le patrimoine affecté est faible, le banquier a tendance à demander d’autres garanties personnelles (une caution ou le fait de renoncer à la déclaration d’affectation du patrimoine professionnel). Cela peut aussi être considéré comme étant une exception à la règle de protection des biens personnels

Enfin, la faute de gestion du chef d’entreprise aura pour effet d’engager sa responsabilité civile et pénale. Même si les peines d’emprisonnement sont rares, les amendes et le paiement de dommages et intérêts doivent être assumés personnellement. 

 

Quels sont les avantages du statut de l’EURL par rapport à celui de l’entreprise individuelle ?

Tout d’abord, pour les entreprises individuelles, l’entrepreneur individuel est le seul décisionnaire et ne pourra pas s’appuyer sur les conseils d’une autre personne. Ce qui n’est pas le cas en EURL où il est possible de séparer les pouvoirs entre l’associé unique et le gérant (personne physique uniquement) qui ne sont pas obligatoirement une seule personne. 

En guise d’information, l’exercice de certaines professions est plus conseillé en EI qu’en EURL. C’est le cas par exemple des professions libérales en EI, même s’il est possible de constituer une société d’exercice libéral (SEL) sous forme d’EURL.

Ensuite, même si les formalités de création d’une EI sont moins contraignantes que celles d’une EURL (de nombreuses formalités à réaliser pour l’immatriculation au registre du commerce et de sociétés), cela permet tout de même à cette dernière de procurer à l’associé unique un encadrement juridique bien défini en matière de gestion de son entreprise. 

Ensuite, par rapport au régime fiscal de l’EI, celui de l’EURL offre plus de possibilités en matière d’imposition. En effet, en premier lieu, il est possible de choisir l’impôt sur le revenu (IR) qui est l’option par défaut (à l’instar de l’EI, unique régime fiscal disponible). En second lieu, si cela s’avère plus avantageux pour l’associé unique, il peut être soumis à l’impôt sur les sociétés (IS). 

Quant à la dernière possibilité, elle réside dans le fait d’opter pour le régime fiscal de l’auto-entreprise. Trois conditions sont à respecter dans ce cas : le gérant est à la fois l’associé unique, la soumission à l’impôt sur le revenu est obligatoire, et les seuils de chiffre d’affaires annuels en auto-entreprise doivent être respectés. En résumé, être soumis à l’impôt sur les sociétés est une option intéressante si l’EURL se développe beaucoup. 

Par ailleurs, en matière de régime social, pour les deux formes juridiques, le statut de travailleurs non-salariés est possible. Pour l’entrepreneur individuel, il sera rattaché au régime social de la sécurité sociale des indépendants (SSI), à l’instar du gérant associé unique en EURL. Toutefois, si le gérant n’est pas l’associé unique, il sera considéré comme un assimilé salarié et aura une protection sociale soumise au régime général de la sécurité sociale. 

D’une manière plus concrète, la protection sociale des travailleurs non-salariés sera moins bonne que celle des assimilés-salariés (non-salariés moins protégés en matière sociale). Aussi, l’EURL permet de céder partiellement les parts sociales pour transmettre l’entité à d’autres personnes. Ce qui n’est pas le cas en EI où les parts doivent être transmises intégralement. 

Enfin, en se rapprochant d’un CFE (actuellement remplacé par le guichet unique), le gérant associé unique peut faire entrer d’autres personnes dans son entreprise en la transformant en SARL. Dans ce cas, en prenant toujours l’exemple des activités libérales, la société prendra la forme d’une SELARL ou d’une société d’exercice libéral à responsabilité limitée.

 

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