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Dividendes ou rémunération : quelle stratégie fiscale adopter en SASU?
Dividendes ou rémunération : quelle stratégie fiscale adopter en SASU?

Dividendes ou rémunération:
quelle stratégie fiscale adopter en SASU?

Mis à jour le 14/05/2025

Dans le paysage entrepreneurial français, la SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) s'est imposée comme une forme juridique prisée pour sa souplesse et ses nombreux avantages.

Parmi les décisions stratégiques auxquelles fait face le dirigeant d'une SASU figure le choix du mode de rétribution : opter pour un salaire régulier, privilégier les dividendes, ou combiner les deux approches.

Cette question, loin d'être anodine, impacte directement la fiscalité personnelle du dirigeant, la santé financière de l'entreprise et sa protection sociale à court comme à long terme.

 

Les fondamentaux de la SASU : comprendre avant de choisir

 

  • La structure juridique qui fait la différence

 

La SASU représente une variante unipersonnelle de la SAS (Société par Actions Simplifiée). Elle se caractérise par un associé unique qui détient la totalité du capital social.

Cette configuration offre une grande liberté dans l'organisation et le fonctionnement de l'entreprise, notamment concernant la détermination du capital social initial.

 

Un des aspects distinctifs de la SASU réside dans la séparation entre la fonction de président et celle d'associé unique, bien que ces deux rôles puissent être assumés par la même personne.

Le président représente légalement la société et engage sa responsabilité civile et pénale dans la gestion de l'entreprise.

 

  • Les atouts qui séduisent les entrepreneurs

 

La SASU bénéficie d'une réglementation allégée par rapport à d'autres formes juridiques. Par exemple, sous certains seuils d'activité, elle n'est pas tenue d'établir un rapport de gestion annuel ni de le déposer au greffe du tribunal de commerce.

De même, l'approbation des comptes sociaux fait l'objet de procédures simplifiées.

 

En termes de responsabilité financière, l'associé unique ne s'engage qu'à hauteur de son apport au capital social, ce qui constitue une protection précieuse de son patrimoine personnel en cas de difficultés économiques.

 

Rémunération en salaire : avantages et contraintes pour le dirigeant

 

  • La protection sociale complète de l'assimilé-salarié

 

Lorsque le président d'une SASU choisit de percevoir une rémunération sous forme de salaire, il acquiert automatiquement le statut d'assimilé-salarié.

Ce statut lui confère une protection sociale quasi-identique à celle d'un salarié cadre classique, à l'exception notable de l'assurance chômage.

 

Concrètement, le président bénéficie du régime général de la Sécurité sociale, lui garantissant une couverture maladie, des indemnités journalières en cas d'arrêt de travail, ainsi qu'une pension de retraite.

Pour valider une année complète (quatre trimestres) au titre de la retraite, un salaire minimum de 600€ mensuels sur l'année est nécessaire.

 

  • Un coût significatif pour l'entreprise

 

Cette protection sociale a un prix : environ 80% du salaire net versé au dirigeant doit être payé en cotisations sociales par la SASU.

Ainsi, pour un salaire net de 1000€, l'entreprise doit débourser environ 1800€ supplémentaires en charges sociales, soit un coût total de 2800€.

Cette charge financière importante peut freiner certains entrepreneurs, particulièrement dans les premières années d'activité où la trésorerie est souvent sous tension.

 

  • Impact fiscal : une déduction avantageuse

 

Du point de vue fiscal, le salaire versé au président constitue une charge déductible du résultat imposable de la SASU.

Les cotisations sociales associées sont également déductibles. Cette mécanique permet de réduire l'assiette soumise à l'impôt sur les sociétés, générant ainsi une économie substantielle.

 

Pour le dirigeant, le salaire perçu s'intègre à sa déclaration de revenus annuelle et est soumis au barème progressif de l'impôt sur le revenu.

En fonction de sa situation fiscale globale et du montant de ses autres revenus, cette imposition peut varier considérablement.

 

  • Des formalités administratives à ne pas négliger

 

Le versement d'un salaire implique des obligations administratives mensuelles : établissement de fiches de paie, déclarations sociales auprès de l'URSSAF, etc. Un procès-verbal annuel détaillant la rémunération doit également être rédigé.

Ces démarches, bien que simplifiées par les outils numériques modernes, représentent une charge administrative à intégrer dans la réflexion globale.

 

La stratégie des dividendes : une alternative séduisante ?

 

  • Une absence de cotisations sociales... et de protection

 

L'associé unique d'une SASU peut décider de se verser des dividendes en fonction des résultats financiers de l'entreprise.

Contrairement au salaire, ces dividendes n'entraînent aucune cotisation sociale, ce qui allège considérablement leur coût apparent pour la société.

 

Cependant, cette économie immédiate comporte un revers majeur : l'absence totale de protection sociale.

Le bénéficiaire de dividendes ne valide aucun trimestre pour sa retraite et ne dispose d'aucune couverture maladie à ce titre.

Cette situation nécessite généralement la souscription à des assurances privées complémentaires, dont le coût vient réduire l'avantage financier initial.

 

  • La fiscalité particulière des dividendes en SASU

 

Depuis 2018 et l'instauration du prélèvement forfaitaire unique (PFU), communément appelé "Flat Tax", les dividendes sont imposés à hauteur de 12,8% au titre de l'impôt sur le revenu.

À ce taux s'ajoutent 17,2% de prélèvements sociaux, portant la taxation globale à 30%.

 

Le dirigeant conserve toutefois la possibilité d'opter pour l'imposition au barème progressif de l'impôt sur le revenu si cette option s'avère plus avantageuse dans sa situation personnelle.

 

Cette flexibilité permet une optimisation fiscale sur mesure selon le profil fiscal du contribuable.

 

  • Des conditions et des contraintes spécifiques

 

Le versement de dividendes est soumis à des conditions strictes : l'entreprise doit avoir réalisé un bénéfice distribuable suffisant, après avoir couvert d'éventuelles pertes antérieures et alimenté la réserve légale à hauteur de 5% du bénéfice (jusqu'à atteindre 10% du capital social).

 

Par ailleurs, contrairement au salaire qui peut être versé mensuellement dès la création de l'entreprise, les dividendes ne sont généralement distribués qu'une fois par an, à l'issue de l'exercice comptable et après établissement des comptes annuels.

 

Cette périodicité peut poser des difficultés de trésorerie personnelle pour le dirigeant qui ne disposerait pas d'autres sources de revenus régulières.

 

  • Des formalités fiscales spécifiques

 

Sur le plan administratif, la distribution de dividendes nécessite une déclaration fiscale spécifique auprès de l'administration au titre des revenus de capitaux mobiliers.

 

La SASU doit s'acquitter de l'impôt correspondant dans les quinze jours suivant le paiement des dividendes, ce qui requiert une vigilance particulière.

 

Optimiser sa stratégie : l'art de la combinaison judicieuse

 

  • Le cas particulier du président-associé unique

 

La situation du dirigeant cumulant les fonctions de président et d'associé unique offre la possibilité théorique de bénéficier simultanément d'un salaire et de dividendes.

Cette configuration permet de combiner les avantages des deux modes de rémunération tout en minimisant leurs inconvénients respectifs.

 

La détermination du bon équilibre entre salaire et dividendes constitue cependant un exercice délicat qui mérite une analyse approfondie, idéalement avec l'accompagnement d'un expert-comptable maîtrisant les subtilités fiscales et sociales propres à la SASU.

 

  • Protection sociale : un investissement pour l'avenir

 

Si les cotisations sociales liées au statut d'assimilé-salarié représentent une charge immédiate significative, elles constituent également un investissement pour l'avenir du dirigeant.

Remboursements de soins, indemnités journalières en cas d'incapacité temporaire, pension de retraite : ces avantages, souvent négligés par les entrepreneurs focalisés sur la rentabilité à court terme, s'avèrent cruciaux sur le long terme.

 

À l'inverse, le choix exclusif des dividendes implique de compenser cette absence de protection par des solutions alternatives privées et par la constitution d'un patrimoine suffisant pour garantir un niveau de vie adéquat après la cessation d'activité professionnelle.

 

  • L'optimisation fiscale globale

 

Les dividendes, contrairement aux salaires, ne sont pas déductibles du résultat fiscal de l'entreprise. Ils sont donc systématiquement soumis à l'impôt sur les sociétés (IS), généralement au taux de 25% depuis 2022, avant d'être assujettis à la fiscalité personnelle du bénéficiaire.

 

Cette double imposition peut représenter un surcoût fiscal important par rapport à la solution salariale.

Selon le niveau global de revenus du dirigeant et son taux marginal d'imposition personnelle, le salaire peut s'avérer fiscalement plus avantageux malgré les cotisations sociales plus élevées.

 

  • Adapter sa stratégie selon sa situation personnelle

 

Le profil fiscal et patrimonial du dirigeant joue un rôle déterminant dans l'équation.

Pour les entrepreneurs dont les revenus se situent dans les tranches supérieures de l'impôt sur le revenu (41% ou 45%), le prélèvement forfaitaire unique de 30% applicable aux dividendes peut constituer une option avantageuse.

 

Ces dirigeants à hauts revenus peuvent ainsi privilégier une stratégie mixte : se verser un salaire suffisant pour garantir une protection sociale adéquate, puis compléter leurs revenus par des dividendes bénéficiant d'une fiscalité plus légère que celle applicable à un salaire équivalent.

 

Au-delà des chiffres : facteurs décisionnels complémentaires

 

  • La stabilité financière de l'entreprise

 

La situation financière de la SASU constitue un paramètre essentiel dans la réflexion.

Une entreprise récemment créée ou en phase de développement aura généralement intérêt à limiter les sorties de trésorerie, privilégiant éventuellement des niveaux de rémunération modérés pour consolider ses fondations économiques.

 

À l'inverse, une société mature disposant d'une trésorerie abondante pourra envisager plus sereinement une politique de distribution généreuse, qu'elle prenne la forme de salaires élevés ou de dividendes substantiels.

 

  • Les besoins personnels du dirigeant

 

Les contraintes et aspirations personnelles du dirigeant influencent également la décision.

Un entrepreneur ayant des charges fixes importantes (crédit immobilier, pension alimentaire, etc.) privilégiera généralement la stabilité d'un salaire mensuel plutôt que l'incertitude liée aux dividendes annuels.

De même, un dirigeant approchant de l'âge de la retraite accordera davantage d'importance à la validation de trimestres via un salaire régulier qu'un jeune entrepreneur davantage focalisé sur l'optimisation fiscale immédiate.

 

  • L'horizon temporel du projet entrepreneurial

 

La vision à long terme du dirigeant concernant son entreprise constitue un autre facteur déterminant.

Un entrepreneur envisageant de céder sa société à moyen terme pourrait privilégier l'accumulation de résultats dans l'entreprise (en limitant son salaire) pour valoriser son actif avant cession.

 

À l'inverse, un dirigeant s'inscrivant dans une perspective de très long terme pourrait favoriser une protection sociale solide via un salaire conséquent, gage de sécurité pour les décennies à venir.

 

Conclusion : une décision stratégique à reconsidérer périodiquement

 

Le choix entre salaire et dividendes en SASU ne saurait se réduire à une simple comparaison de taux d'imposition.

Cette décision, profondément stratégique, engage l'entrepreneur sur de multiples dimensions : financière, fiscale, sociale et patrimoniale.

Pour la majorité des dirigeants de SASU, particulièrement ceux ne disposant pas d'un patrimoine déjà consolidé, la solution optimale consiste généralement à privilégier un salaire mensuel régulier, garantissant une protection sociale complète. Le versement de dividendes intervient alors comme un complément, une fois assurée cette base de sécurité.

 

Les entrepreneurs plus fortunés, situés dans les tranches supérieures de l'impôt sur le revenu, peuvent quant à eux envisager une répartition plus équilibrée entre salaire et dividendes, tirant parti des avantages fiscaux relatifs de la "Flat Tax" par rapport à l'imposition des revenus salariaux.

Dans tous les cas, cette stratégie mérite d'être périodiquement réévaluée en fonction de l'évolution de la société, de la situation personnelle du dirigeant et des éventuelles modifications législatives affectant la fiscalité des entreprises et des particuliers.

 

Un accompagnement par un expert-comptable constitue à cet égard un investissement judicieux, permettant d'affiner année après année l'équilibre optimal entre rémunération immédiate et constitution d'un patrimoine pérenne.

La SASU, par sa flexibilité intrinsèque, offre cette précieuse latitude d'adaptation.

À l'entrepreneur d'en exploiter pleinement les possibilités, en gardant à l'esprit que la stratégie la plus rentable à court terme n'est pas nécessairement la plus avantageuse dans une perspective de long terme.

 

Dividendes ou rémunération

Auteur des articles Nathan ROTHMAN

Nathan ROTHMAN

CEO/ DIRECTEUR GÉNÉRAL

Passionné par l’entreprenariat, j’ai accompagné de nombreux entrepreneurs dans le parcours de création d’entreprise pendant plus de 10 ans. J’ai monté de nombreuses startups à succès et souhaite me concentrer dans le développement et l’expérience utilisateur au sein des Tricolores.

Les Tricolores est une société numéro 1 de la domiciliation à Paris et dans toute la France ainsi que les formalités juridiques.

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